Les fraudeurs pensaient avoir le dessus… jusqu’à ce qu’ils tombent sur plus malin qu’eux
Chaque jour, des milliers de personnes reçoivent des appels frauduleux. Un faux technicien Microsoft, un soi-disant agent du gouvernement, ou un escroc se faisant passer pour un proche en détresse : les stratagèmes sont nombreux, et les victimes aussi. Mais si, pour une fois, les escrocs se faisaient eux-mêmes piéger ?
C’est exactement ce qu’a mis en place Kitboga, un créateur YouTube spécialisé dans la chasse aux fraudeurs téléphoniques. Son idée ? Une armée de robots conversationnels, capables d’occuper les escrocs pendant des heures, leur faisant perdre leur temps, leur argent et, surtout, leur patience.
Ce projet, qui pourrait sembler anecdotique, cache en réalité une véritable leçon sur la cybersécurité, la technologie et la nature humaine.
Une guerre numérique à armes inégales
Depuis des années, les escroqueries téléphoniques sont une véritable industrie. Armés de scripts bien rodés, les fraudeurs exploitent la naïveté, la peur et l’urgence pour voler des milliers de dollars à des victimes souvent âgées ou moins à l’aise avec la technologie.
Kitboga a commencé par les piéger lui-même, se faisant passer pour des cibles potentielles afin de les exposer sur YouTube. Mais il a vite compris une chose : les fraudeurs sont trop nombreux. Pour un arnaqueur démasqué, dix autres prennent sa place.
Face à ce constat, une évidence s’est imposée : il fallait automatiser la riposte.
L’arme fatale : les bots conversationnels
Kitboga et son équipe ont mis au point des intelligences artificielles capables de simuler des victimes crédibles et de faire tourner en bourrique les escrocs. Ces bots utilisent différentes stratégies pour maximiser leur impact :
- Feindre la naïveté et poser des questions absurdes.
- Faire semblant d’acheter des cartes-cadeaux, mais en lisant les numéros si lentement que l’escroc perd patience.
- Simuler des problèmes techniques à répétition (« J’ai cliqué où ? Sur la croix rouge ? Ah mince, j’ai fermé la fenêtre ! On recommence ? »).
- Ne jamais raccrocher, forçant l’arnaqueur à s’épuiser sur une fausse victime.
Ce qui rend ces bots encore plus efficaces, c’est leur capacité à se multiplier : au lieu d’un seul Kitboga piégeant un escroc, des dizaines de robots appellent simultanément plusieurs centres frauduleux, neutralisant une bonne partie de leurs opérations.
Les arnaqueurs pris à leur propre jeu
L’effet est immédiat. Au fil des appels, l’équipe de Kitboga observe la frustration monter chez les escrocs :
« Donne-moi le code de la carte-cadeau ! »
« Bien sûr, alors c’est… Attendez… J’ai un chat sur le clavier. »
« QUOI ?! »
Certains escrocs passent des heures entières à essayer d’arnaquer… un logiciel. D’autres perdent leur sang-froid, hurlant des insultes sur des robots incapables de répondre autrement que par des absurdités.
Mieux encore, ces appels leur coûtent de l’argent. Certains centres frauduleux paient des plateformes pour recevoir des appels entrants, croyant ainsi maximiser leurs chances d’escroquer des victimes. Chaque appel d’un bot leur fait perdre du temps… et des fonds.
En d’autres termes, c’est l’arnaque qui se fait arnaquer.
Une leçon sur la résilience et la cybersécurité
Si cette histoire fait sourire, elle illustre un enseignement bien plus large.
D’abord, elle prouve que la technologie peut être une arme à double tranchant. Les escrocs utilisent des techniques modernes pour piéger leurs victimes, mais une utilisation intelligente de l’IA permet de retourner ces outils contre eux. Les criminels s’adaptent, mais la riposte aussi.
Ensuite, elle rappelle une règle essentielle : la vigilance est notre meilleure défense. Si un simple bot peut duper un escroc pendant trois heures, imaginez ce qu’un humain informé peut faire en quelques secondes. Ne jamais donner ses informations personnelles au téléphone, ne jamais acheter de cartes-cadeaux sur demande, et surtout, garder un œil critique face aux sollicitations étranges.
Enfin, ce projet nous enseigne quelque chose de fondamental sur la justice numérique. Les victimes d’arnaques se sentent souvent impuissantes, mais Kitboga et son équipe montrent qu’il existe des moyens de riposter. À petite ou grande échelle, chacun peut protéger les autres en partageant ses connaissances, en sensibilisant son entourage et en refusant de se laisser manipuler.
La bataille continue
Les escrocs ne vont pas disparaître du jour au lendemain, et il y aura toujours de nouvelles méthodes pour tromper les gens. Mais grâce à des initiatives comme celle de Kitboga, ils savent maintenant que leur tâche ne sera plus aussi facile.
En attendant, son armée de bots continue de saboter leurs opérations, une blague absurde et un numéro de carte-gift fictif à la fois.
Alors, la prochaine fois que vous recevrez un appel douteux, souvenez-vous : vous pouvez soit raccrocher, soit leur faire perdre un peu de leur précieux temps. Parce que, parfois, la meilleure réponse à une arnaque… c’est une bonne vieille dose de patience inutile.
Et vous ? Avez-vous déjà été la cible d’une arnaque téléphonique ? Partagez votre expérience et restons vigilants ensemble !
